mardi 21 juillet 2009

Les loups de Solferino

Tatie Martine en fait des tartines. A l'adresse du bouillant Valls, le fiston récalcitrant, elle brandit la menace de l'excommunication. Les éléphants du temps jadis se transforment en loups hurlant. Jack, Julien, Arnaud raillent à l'envi la cheftaine d'un parti de haines recuites. Du haut de son magistère, BHL tire en sniper sur l'ambulance. Chez les socialistes, l'ensemble se dilue dans les parties. Cette formation démocrate, amie des exclus et solidaire des précaires, se déchire entre frères ennemis. Derrière la vie publique et ses promesses de justice, se cachent les détestations de notables qui s'observent en chiens de faïences.
Valls, qui manque de notoriété, s'affiche comme l'une des stars de l'été. Martine Aubry, depuis l'enthousiasme fugitif des trente-cinq heures, semble avoir cent ans. Changer de nom ? Le centre s'y essaie périodiquement. Sans grand succès. L'emballage ne suffit pas à masquer les outrages de l'âge. Car le PS, mouvement d'intellectuels, recruteur de profs, pèche par manque d'idées générales. On comprendrait mieux qu'un parti de petits patrons poujadistes soit en froid avec les concepts. Or la rue de Solferino regorge d'universitaires, de gens très instruits, qui oublient de se lever tôt le matin pour rédiger un programme politique crédible. Cela fait près d'une décennie que cela dure. Une certaine arrogance intellectuelle vis-à-vis d'une droite "inculte" a gelé la pensée socialiste.
Au travail et au peuple ! Voilà le cap que les orphelins de Mitterrand doivent impérieusement viser. En période de grand chambardement idéologique, les chefs naturels se désigneront d'eux-mêmes, n'en déplaise à la stricte démocratie statutaire. Faute de quoi, les loups de Solferino s'entre-dévoreront encore longtemps, se délectant en charognards de viandes mortes peu ragoûtantes.

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