Aux dernières nouvelles, la burqah ne serait portée que par une poignée de femmes musulmanes, moins d'un millier sur le sol national. La combinaison de polyuréthane n'habille qu'une petite caste d'athlètes aquatiques, une aristocratie de champions des couloirs de piscine. En revanche, la cabine, où l'on bronze un corps allongé, attire une large population.
Avoir bonne mine en plein hiver relève du délice transgressif. C'est un avantage comparatif sur le voisin de palier ou le collègue de bureau. Le marché de la brune séduction expose à un éclairage trop brutal. Il surfe sur la vague d'un corps objet qui réclame un luxe d'attentions. Aux dires de la communauté savante, le fétichisme du corps cuivré réveille le démon du mal, le dieu malfaisant du cancer. Le ramdam autour de la burqah d'Afghanistan et le barouf autour de la combinaison nautique masquent un vrai scandale des problèmes de peau. Les entreprises de bronzage effréné créent une situation d'insécurité sanitaire. Il ne faut plus seulement souffrir pour être belle (ou beau) mais résolument risquer sa peau.
C'est pourquoi noircir du papier, rédiger un texte de loi pour mieux réglementer, voire interdire les échoppes de ces marchands de rêve, me semble de salubrité publique. La réflexion, même estivale, mérite une matière plus consistante que l'actuel débat sur les costumes de bain.
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