Léaud a peur du noir. Il est planté dans la salle à manger du dimanche. La petite Jade s'amuse de marmelade et de biscotte. Léaud feuillette un petit ouvrage sur Staël. Il ne regarde ni ne se tait: il parle à livre ouvré.
Léaud remonte le drap. Il a peur des apparitions. Il redoute les sortilèges de Fabienne, la subtile blondeur de la femme du chausseur. Léaud plonge ses doigts dans le sucrier. Léaud s'échappe, déserte l'intimité d'un visage en liberté.
Delphine Seyrig, évolue de côté, lance sa hanche d'un mouvement bégayé. Delphine Seyrig suggère une musique sans hier, joue de sa voix comme d'un léger trouble. Léaud, Seyrig sont des acteurs flagrants. Avec le temps, ils ont confectionné du présent, de la confiture de l'instant pour les matin, midi et soir d'un siècle en pleine déconfiture.
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