mardi 28 février 2012

Première ligne

La littérature se situe en première ligne. Sur la ligne de feu. Elle gît dans les fossés. Ses mots sont des corps nus aux muscles tendus. La littérature se sacrifie sans un cri. Sa jeunesse, sa colonne de gugusses travaillent pour le roi de Prusse.
Les grognards de la poésie sculptent une phrase sans pare-balles. La mitraille crible Céline, aveugle Proust, éclabousse Dostoïevski. Ils sont tirés comme des lapins. Par des hommes de métier, à jargon et lunettes ajustés. La littérature est un blasphème aux horreurs de mots purs.

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