mercredi 10 décembre 2014

Les deux vicaires

Les notaires bariolent des banderoles, dépavent les boulevards, s'agrègent en cortège. Les enragés du droit coutumier se costument en déshérités de la société. Le mouvement ouvrier est relayé par un front notarié. Le métier ne doit s'exercer qu'en petit comité. C'est une action spontanée des rentiers du cadastre.
Hier, à l'heure des préparatifs de manif, j'ai coudoyé deux leaders notoires de la grogne. Ils jouissaient de la sécurité du papier. Ils dénombraient leurs feuillets comme des liasses de billets. Ils lisaient le poème du bien cédé comme l'abbé récite un bénédicité.
J'ai interrompu la prière des deux vicaires. A cause des manquements récurrents à l'orthographe élémentaire. Ils ont désigné l'arpète du texte en bout de table. Rien n'entache la légitimité du prélat. On se pardonne l'offense sans pénitence. Un sourire d'homme de droit suffit au contentement bourgeois.

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