mercredi 6 janvier 2010

Rue de Logelbach

Les morts ne répondent pas au téléphone. J'ai composé un vieux numéro. Wagram zéro neuf vingt-six. Rue de Logelbach, la sonnerie s'est noyée dans l'indifférence des temps. Les hommes communiquaient alors par le truchement des batailles napoléoniennes. J'appelais ma grand-mère, assise dans son grand fauteuil de velours rose. Elle tricotait des gants de laine blanc cassé. Sur le canapé bleu de Prusse, je me calais devant le précieux poste de télévision. La voix de Roger Couderc m'instruisait les beautés du rugby. De Gaulle régnait sur le silence des visages.

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