lundi 16 mai 2011

Désir d'Harlem

L'homme est menotté dans la nuit d'Harlem. Les uns s'apitoient sur l'image du pays. Les autres compatissent sur le sort d'un rival. Menterie ordinaire des nobles commentaires. L'homme d'Harlem est questionné sur la violence de son désir. La caste politique s'exprime douloureusement, affiche une mine d'enterrement. Elle endosse l'uniforme de la convenance sociale. La mort d'un père ou d'une mère ne susciterait pas plus de rides meurtries sur les visages décomposés. On communie dans une même hypocrisie. Solidarité, corporatisme de métier ? Peut-être. A vrai dire, les ténors de la scène politique invitent à la prudence pour mieux gagner du temps, réviser une stratégie chamboulée, rajuster une image brouillée. Derrière les yeux rougis et les pleurs de crocodiles, chacun joue sa partition pour l'élection, souhaite tirer son épingle du jeu, exploiter au mieux pareil coup de théâtre. Nous assistons au bal des faux jetons. Le festival de Cannes est ringardisé. "Désir d'Harlem" monopolise la lumière.

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