lundi 9 mai 2011

Mitterrand

Il aima Pétain. Moins de Gaulle. Il zigzagua en politique, de droite à gauche. Il apprécia la phrase concise de Chardonne, abhorra l'emphase de Malraux. L'esprit de courtisanerie l'affubla de sobriquets évocateurs. "Tonton" lui allait bien. "Dieu" lui plaisait mieux. Longtemps, au niveau des dents, l'ambition lui tint lieu de visage. La vieillesse teignit la vanité du monarque d'un semblant de sagesse. Après les temps d'arrivisme, la mort l'obséda davantage que la gestion du capitalisme.
Il se mira vivant dans la glace de l'Histoire. Il construisit une pyramide, imagina une bibliothèque surannée. La postérité l'importa. C'était un provincial qui se pressa à Paris pour y faire l'important. "Un adolescent d'autrefois", façon Mauriac. Il adora s'encanailler avec les songes et les mensonges. Il s'amusa de la compagnie de Tapie. Ne détesta ni Le Pen, ni Hersant, compagnons de quatrième république. Il tira satisfaction de gouverner plus longtemps que le général honni. Il régla définitivement son compte à la gauche en éradiquant sa branche communiste. La droite l'admira comme l'un des siens, en plus cultivé.

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