mercredi 29 juin 2011

Filles de

Marine, Martine. A une lettre près, elles se prénomment pareil. Aubry, fille Delors. Le Pen, fille de Jean-Marie. Brune de gauche et blonde de droite.
Ces deux filles du sérail briguent l'Elysée que leurs pères firent jadis semblant de convoiter. Ces deux filles à papa savent l'âpreté du combat. L'énarque et l'avocate résument à elles deux la sociologie dominante du monde politique. Les deux filières du pouvoir se partagent les premières loges.
Côté barreau figurent Sarkozy, Borloo, Montebourg. Côté énarchie, on dénombre une kyrielle de leaders socialistes (Hollande, Royal, Moscovici, Fabius) et de ténors de droite (Copé, Juppé, Villepin).
Marine et Martine se jettent dans la bagarre présidentielle avec des souvenirs de famille. Leur statut de néophytes est un leurre, un trompe-l'oeil, une erreur d'appréciation sur les vertus politiques des deux soldates. Mais elles n'ont rien de commun. Leurs idées se situent aux antipodes. Leurs pères se détestaient cordialement. Elles visent toutes les deux une qualification en finale. La troisième place, la plus mauvaise, torpillerait l'avenir à gauche, ruinerait à jamais les ambitions de Martine. Même si c'est son rang de sortie à l'Ena.

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