mercredi 8 juin 2011

Voyoucratie

"Mentir comme Emmanuelli". C'est une expression destinée à devenir proverbiale. L'ancien ministre dément son doigt d'honneur parlementaire. Contre vents et marées, en flagrant délit, vidéo à l'appui. Ce mensonge éhonté mesure l'aplomb sans bornes des hommes publics, des petites gloires notoires de la République.
Dénier la réalité est une seconde nature politique, un sport de caste, le privilège des intouchables, qui se considèrent nés de la cuisse de Jupiter. On pressent pareille désinvolture décomplexée dans le minable épisode DSK. Mentir est la meilleure manière - ou la pire façon - de fuir ses responsabilités. Avec le risque d'une gangrène généralisée de la société. "Le poisson pourrit par la tête", aphorisme maoïste des temps soixante-huitards. Eclair de lucidité du tyran chinois. Car tout se passe comme si le mensonge ordinaire des puissants contaminait le corps social au point d'en justifier les exactions en tous genres. Ne pas alors s'étonner des fraudes massives et des tricheries d'usage qui discréditent l'école. Dans quelle voyoucratie souhaitons-nous vivre ?

Aucun commentaire: