mercredi 22 juin 2011

Théodule

Dans leur tribune du Monde rédigée en forme de plaidoyer pro domo, les membres du Conseil d'analyse de la société - sorti de l'anonymat par la révélation de la rémunération alambiquée de son président - évoquent le temps du général de Gaulle "où le pouvoir n'avait qu'à vouloir pour faire". J'ai lu et relu ce bout de phrase sans parvenir à en percer le mystère. Que signifie-t-il ? Qu'à l'époque du grand homme, l'exercice de la volonté suffisait pour entreprendre ?
Si les signataires du texte sibyllin veulent dire cela, je m'étonne alors de pareil angélisme collectif. Nos experts s'aveuglent sur la maîtrise du destin national. Quand Charles de Gaulle usa de l'expression "comité Théodule" ("L'essentiel pour moi, ce n'est pas ce que peuvent penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hyppolite, c'est ce que veut le pays", discours d'Orange du 25 septembre 1963), le pays traversait une crise économique nécessitant un très rigoureux "plan de stabilisation".
Le farouche vouloir du chef illustre exigeait un savoir-faire manoeuvrier au service d'une vision de l'avenir. Doigté politique et grand dessein font aujourd'hui cruellement défaut. L'actuel monarque républicain manque sans doute de hauteur.

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