jeudi 2 juin 2011

Staël

La musique, c'est le blanc sonore, l'invisible arc-en-ciel des couleurs. L'intouchable musique touche au plus profond. Elle ensorcèle le peintre et son art corporel. Le grand Russe s'est jeté sur la musique de manière éperdue. Il l'a ratée à plates coutures. La toile exhibe ses griffures. Il a écouté Webern, Schönberg, rencontré Boulez, lu Char et Larbaud.
Il s'approche de la terreur, manque la couleur. Il peint le trou rouge. Esquisse "Le Concert", piano mortuaire, violoncelle du désert. La musique se joue de la lumière. Elle leste le peintre d'une pesanteur de terre. Il s'emprisonne dans la geôle des sons. Il s'enivre du tête-à-tête de la musiquette. Les petits cris s'épaississent en coloris. De l'atelier d'Antibes, il ne peut sortir que par le ciel. Il coupe par le champ des oiseaux. C'est un corps grave, sans havre, qui chute de l'échelle. Victime d'une musique assassine.

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