lundi 19 septembre 2011

Domino Blanc

Dominique Blanc. Domino blanc. Toutes les couleurs, toutes les valeurs, toutes les douleurs.
La comédienne est chez elle dans son atelier. Elle forge du théâtre. Elle fabrique du Duras. C'est un texte clinique, sans beauté ni musique. Obsessionnel comme le fiel.
Dominique Blanc récite les mots comme on écosse des haricots. Le théâtre gît dans son tablier.
Elle sait la dignité du simple. L'actrice administre sa leçon de diction. Elle maîtrise l'émotion, sait la garer des flammes. Elle éraille sa voix d'une juste sobriété. Dominique Blanc stoppe la dégoulinade, évacue la fausse morale. L'hémorragie durassienne n'est pas la sienne. Elle évoque "La Douleur", en dissipe la lourdeur.
Elle va d'une table à l'autre, se recroqueville sur un banc de hall. Elle se meut sur scène avec une élégance de bête souveraine. Son métier d'artiste, texte et geste, vient des chevilles.

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