jeudi 22 septembre 2011

Le Sénat au rebut

Sénat est un mot qui hésite entre seniors et cénacle. La haute assemblée, auto-proclamée comme telle, se régénère par moitié. Le scrutin n'admet pas de "petits électeurs". La démocratie sénatoriale se méfie du peuple comme de la peste. C'est une cuisine sans peuple qui se touille entre gens de bonne compagnie. Pareille tambouille électorale interroge sur notre santé républicaine.
Les élus et les nommés de nos belles provinces désignent les meilleurs sages de l'ancien royaume. Aristocratie charmante. Les grands électeurs sont courtisés, leurs bulletins convoités. La France d'en haut, héritière des hobereaux et châteaux, organise un grand marchandage, opère un vaste chantage au suffrage.
Le Sénat est un club de vieux. L'étymologie le dit. Il suffit d'un peu de latin pour s'en convaincre. De Gaulle a tenté de se débarrasser du poids mort. Il destinait le Sénat au rebut. Quarante-deux ans après, on cherche toujours quelqu'un pour prendre le relais.

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