lundi 19 septembre 2011

La Tour Eiffel dans le dos

Parler. Trier dans ses idées. Identifier le mot qu'il faut. Pas faiblesse, ni manquement, mais faute. "Faute morale". Moment d'égarement éthique. Pas rien. Les chrétiens disent péché.
L'homme qui parle à Claire Chazal, avec la Tour Eiffel dans le dos, s'auto-flagelle. Il tente le tout pour le tout, la contrition rédemptrice. Il use d'une communication millimétrée pour recueillir un pardon.
Fausse modestie d'un homme "pas fier". Surjeu du masque glabre, lèvres pincées, dans le droit fil du visage las du prévenu new-yorkais menotté. Il faut gommer des consciences le sourire de champion, place des Vosges.
Mue progressive d'une figure qui s'anime et se cale derrière l'autorité du procureur américain. Métamorphose finale du regard à l'évocation de la crise internationale. L'homme est requinqué, redevient doctoral, professe ses convictions avec aisance et persuasion. Le tempo des mots s'accélère.
La stratégie de l'aveu a déblayé le terrain. L'expert de la nation exécute sa partition. Il est consulté. Il est relégitimé. Il fait étalage de sa proverbiale compétence.
Reste que l'homme incarne plus que jamais un socialisme patricien. Version cosmopolite du radicalisme à la Baylet, à l'ancienne, sans l'accent et le cassoulet.

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