mardi 11 octobre 2011

Deux chefs gaulois

Mélembourg et Montechon haranguent la foule avec panache. Sur les tréteaux et les plateaux, ils sont tirés à quatre épingles. Le peuple de gauche apprécie qu'ils soient bien cravatés, y décèle un authentique respect à son endroit. L'un affiche un style patricien, une aisance giscardienne, une prestance de fils de famille. L'autre éructe un verbe flamboyant d'essence plus plébéienne.
Tous les deux sont de vindicatifs chefs gaulois désireux de bouter l'odieux marché hors des lieux. Ils plaident avec ferveur pour le retour au bercail des usines exilées, la réhabilitation des lignes Maginot d'antan, les vertus simples d'une douce France, aujourd'hui en déshérence. Ils aiment les mots de "peuple" et de "campagne" qui réveillent les nostalgies les plus passéistes.
Ils goûtent la beauté de la langue française avec une gourmandise désuète. Ils mouillent leurs chemises impeccables dans les terroirs reculés et les quartiers déshérités. Bref, ils donnent de la couleur à la République.

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