lundi 31 octobre 2011

L'oeil du musée

Hypertrophie de l'oeil. Ces fétiches de bois font les gros yeux. Ils sont exorbités. Ils sont écarquillés devant l'énigme reine de l'aventure humaine.
L'oeil obscène traduit la défaite d'arrière-scène. Pas d'échappatoire au regard intérieur. Sensualité hautaine du poteau funéraire. L'oeil surplombe le mystère de la terre à vol d'oiseau.
Oreille, nez et bouche s'absentent du travail de figuration, du labeur de la forme. Plein la vue. Au détriment des variétés de silence et de bruit, des effluves et saveurs, des sourires innombrables du corps.
Travail est un gros mot, exporté d'une modernité braillarde. Les formes taillées du Musée du Quai Branly s'arrachent d'un temps noir de beauté, d'un temps scandé par la terreur, d'un temps modelé par la prière d'un faire. De travail et d'art, il n'est question pour un empire. La juste manière se frotte à l'exacte matière. Elles se grattent l'une l'autre dans une ferveur de flamme.
La mort est signalée de deux trous en pleine tête. L'arme blanche poignarde la notion d'art. L'homme d'ici pratique une médecine à même l'objet qu'il dessine.

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