dimanche 23 octobre 2011

A un point près

Fin de partie. Les héros sont sur le carreau. Les Kiwis étaient cuits. Un point leur a suffi. Dusautoir exemplaire plante l'essai français au pied des poteaux. L'élégant capitaine troue une défense adverse à la peine.
Huit points au score: huit, comme le maillot du fier Harinordoquy, au bandeau cerclé de black, couleur de réglisse.
Les noirs vêtus sont arrivés au but avec un petit jeu de rue. Ils ont neutralisé nos meilleures cartouches. Nous ont manqué les soldats tombés: Parra, le gamin de Bourgoin, aux pommettes tuméfiées, et Clerc, le percutant finisseur d'innombrables champs de guerre.
Le point absent était logé dans l'étincelle de leurs prunelles, sur le banc des blessés. Car le quinze tricolore a bousculé la dure cohorte de Mc Caw. Mais sans ses précieux pourvoyeurs d'un jeu de feu, il s'est embourbé dans un rugby de barricades. Match de toniques corps à corps, scandé des rituels coups de pied stratégiques. Trop de prose récitée, pas assez de poésie déclamée.
L'équipe de Liévremont s'est fracassée sur le roc All Blacks comme une vague automate. A droite, à gauche, au centre. Les ruades de Mermoz et Rougerie se sont heurtés de front au verrou des hommes de Mc Caw.
Restent Médard et la magnifique troisième ligne: Imanol et ses deux voltigeurs, "Titi" et Bonnaire, le joueur-roi du tournoi. Mais l'arrière à rouflaquettes s'est enferré dans son talent d'esthète. Trinh-Duc joua l'attaque loin du pack. Yachvili, prémonitoire, rata sa première balle.
Dommage car le quintet de mêlée, les grognards de l'histoire, étaient calés pour le succès. A un point près.

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