mercredi 22 mars 2017

Beau, riche, intelligent

Etre beau, riche, intelligent. Le choix d’une carrière de pouvoir – la politique, par exemple – se justifie d’une considération intellectuelle qui vaut légitimité. Aux yeux des prétendants, l’assentiment du peuple décerne un brevet d’intelligence.
Après quoi, le chemin d’une renommée peut s’ouvrir, la route de la notoriété s’éclaircir. Les médias interviennent alors sur ce sentier, à coups de publicité, fabriquent un regard, formatent une gloire, petite ou grande. Selon ses moyens. L’homme politique était intelligent. Il est beau désormais puisqu’il court les plateaux.
Reste l’argent. Les picaillons comme ultime horizon. La jalousie est un ressort humain d’une rare vigueur. « Si j’étais dans le privé, je gagnerais dix fois plus ! » L’homme politique s’intoxique de ses propres bobards. Il ment par ressentiment. 
Je me souviens, en page faits divers, d’un ministre empêtré, beau-frère d’un milliardaire, qui s’essoufflait – au mépris des lois et de la morale – à vouloir suivre un même train de vie tropézien. L’anecdote illustre les arrière-pensées, l’envie maladive, obsessionnelle, qui rongent l’élite politique et ses hauts fonctionnaires.
C’est pourquoi pareille noblesse d’Etat se forge un outil électoral sur mesure : le cumul des mandats d’abord - assorti de privilèges fiscaux -, l’emploi fictif familial ensuite, consacré par l’usage.
Beau sur les plateaux, intelligent par définition de fonction, le voilà maintenant riche. L’homme politique n’est pas encore Crésus en Lydie. Il ne concourt pas encore dans la division des patrons du CAC 40. Mais il est suffisamment fortuné pour se comparer au deuxième cercle de son carnet d’adresses. 

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