mardi 21 mars 2017

François-Emmanuel Ficron

L’équipe des papabile du palais de l’Elysée est composée. Elle est moyennement raccord avec le corps électoral. Les Onze sont tous de la même couleur : ni Noir, ni Beur. Au pays de Jeanne d’Arc, on dénombre 36% d’énarques. Notre nation de belles âmes ne compte que 18% de femmes. Les fils d’ouvriers ne sont guère sélectionnés car peu alphabétisés.
On se demande à qui confier les clés du camion. L’équipe se cherche un patron. Justement, Macron. Macron, patron. Ma langue a fourché. A une consonne près, c’est le patronyme éponyme des hommes de progrès. Rien qu’à l’évoquer, rien qu’à le prononcer, les capitalistes sont optimistes sur leur état de santé.
Fillon est un fils endeuillé, sans doute empêché. Il n’est pas sanguin comme Séguin, au verbe grandement gaullien. Fillon est dans le besoin. Il lui faut Séguin. Une belle voix grave à ses côtés qui galvanise les foules tétanisées. François Baroin mime la voix de son maître en gaullisme et fracture sociale. La voix de Baroin est sa bouée de secours d’orphelin. Bref, Fillon est le pape du casse-pipe.
Ils ont tous une même cravate, un même costume bleu marine, les trois avants de pointe, Hamon, Fillon, Macron. La couleur n’est pas neutre. Elle vise une femme héritière à figure de laitière. Mélenchon fait bande à part avec du rouge et du noir. C’est le portier de l’équipe. Il gardera les buts. Il aime le beau jeu, les bons mots. Il dribble un peu seul avec le peuple.
Il sont six sur le banc de touche: Arthaud, Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Lassalle et Poutou. Les doublures ont leur figure des mauvais jours. Si Fillon se claque à l’entraînement, Dupont-Aignan sur-le-champ se dit prêt à le remplacer. En revanche, pas sûr qu’Arthaud se précipite pour suppléer Hamon.
Cheminade et Asselineau, drapés dans des impers mastic, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Tous deux manquent de temps de jeu. Quand je vois la bouille de Poutou, je songe au sublime Paul Crauchet, l’acteur lunaire de « Bof…Anatomie d’un livreur », vieux film à bel accent soixante-huitard. Avec Lassalle, j’ai du mal. Je le confesse. Sa langue de terroir me paraît traduite du bulgare. Mais qui, diable, va donc gagner la timbale, monter en vainqueur les marches du perron ? Je penche pour François-Emmanuel Ficron.

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