L’équipe des papabile du palais de l’Elysée est composée. Elle est moyennement
raccord avec le corps électoral. Les Onze sont tous de la même couleur :
ni Noir, ni Beur. Au pays de Jeanne d’Arc, on dénombre 36% d’énarques. Notre
nation de belles âmes ne compte que 18% de femmes. Les fils d’ouvriers ne sont
guère sélectionnés car peu alphabétisés.
On se demande à qui confier les
clés du camion. L’équipe se cherche un patron. Justement, Macron. Macron,
patron. Ma langue a fourché. A une consonne près, c’est le patronyme éponyme
des hommes de progrès. Rien qu’à l’évoquer, rien qu’à le prononcer, les
capitalistes sont optimistes sur leur état de santé.
Fillon est un fils endeuillé,
sans doute empêché. Il n’est pas sanguin comme Séguin, au verbe grandement
gaullien. Fillon est dans le besoin. Il lui faut Séguin. Une belle voix grave à
ses côtés qui galvanise les foules tétanisées. François Baroin mime la voix de
son maître en gaullisme et fracture sociale. La voix de Baroin est sa bouée de
secours d’orphelin. Bref, Fillon est le pape du casse-pipe.
Ils ont tous une même cravate, un
même costume bleu marine, les trois avants de pointe, Hamon, Fillon, Macron. La
couleur n’est pas neutre. Elle vise une femme héritière à figure de laitière.
Mélenchon fait bande à part avec du rouge et du noir. C’est le portier de l’équipe.
Il gardera les buts. Il aime le beau jeu, les bons mots. Il dribble un peu seul
avec le peuple.
Il sont six sur le banc de
touche: Arthaud, Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Lassalle et Poutou. Les
doublures ont leur figure des mauvais jours. Si Fillon se claque à
l’entraînement, Dupont-Aignan sur-le-champ se dit prêt à le remplacer. En
revanche, pas sûr qu’Arthaud se précipite pour suppléer Hamon.
Cheminade et Asselineau, drapés
dans des impers mastic, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Tous deux
manquent de temps de jeu. Quand je vois la bouille de Poutou, je songe au
sublime Paul Crauchet, l’acteur lunaire de « Bof…Anatomie d’un
livreur », vieux film à bel accent soixante-huitard. Avec Lassalle, j’ai
du mal. Je le confesse. Sa langue de terroir me paraît traduite du bulgare. Mais qui, diable, va donc gagner la
timbale, monter en vainqueur les marches du perron ? Je penche pour François-Emmanuel
Ficron.
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