L’Europe
est un jeu de Lego stoppé, un chantier abandonné d’enfants velléitaires. Elle
est trouée, rafistolée, mal
embringuée. Elle s’est arrêtée, en plein siècle, au pied des difficultés, hébétée
devant la réalité. Elle est ratatinée entre l’Amérique et la Chine. Elle est
courbée à force de domesticité. Elle est en rade, ridée par les années. C’est
un continent, étranger à l’Orient. C’est une femme voilée dans une bannière
étoilée. L’Europe a démissionné de ses responsabilités. La Russie l’éconduit
avec mépris, se rit de sa diplomatie de petit commis.
Or
l’Europe est une survie provisoire, une nouvelle frontière
d’après-guerre ; Juncker, l’avatar d’un rêve de grandeur. Le mensonge
s’est glissé dans un songe. Car, si l’Europe était dotée d’un pareil enjeu,
alors pourquoi diable la confier à de mièvres valets, d’obscurs seconds
couteaux, recalés des scrutins cantonaux ?
On
ne peut croire à une Europe, établie en « maison d’hôtes »,
considérée comme lot de consolation des Barnier, Moscovici et autres routiers
du peloton, déçus dans leurs ambitions. L’Europe ne sera aimable, regardable
par ses peuples, que si les meilleurs des sphères de pouvoir la choisissent
d’emblée par passion au détriment de leur nation. Sans quoi, l’alambiqué
Meccano des Monnet, Schuman et autres Gasperi n’est qu’une médiocre supercherie, une menterie
supplémentaire des démocraties. Il indisposera, au fil des mandats, comme une
usurpation de la souveraineté des nations.
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