samedi 25 mars 2017

L'Europe, "maison d'hôtes"

L’Europe est un jeu de Lego stoppé, un chantier abandonné d’enfants velléitaires. Elle est  trouée, rafistolée, mal embringuée. Elle s’est arrêtée, en plein siècle, au pied des difficultés, hébétée devant la réalité. Elle est ratatinée entre l’Amérique et la Chine. Elle est courbée à force de domesticité. Elle est en rade, ridée par les années. C’est un continent, étranger à l’Orient. C’est une femme voilée dans une bannière étoilée. L’Europe a démissionné de ses responsabilités. La Russie l’éconduit avec mépris, se rit de sa diplomatie de petit commis.
Or l’Europe est une survie provisoire, une nouvelle frontière d’après-guerre ; Juncker, l’avatar d’un rêve de grandeur. Le mensonge s’est glissé dans un songe. Car, si l’Europe était dotée d’un pareil enjeu, alors pourquoi diable la confier à de mièvres valets, d’obscurs seconds couteaux, recalés des scrutins cantonaux ? 
On ne peut croire à une Europe, établie en « maison d’hôtes », considérée comme lot de consolation des Barnier, Moscovici et autres routiers du peloton, déçus dans leurs ambitions. L’Europe ne sera aimable, regardable par ses peuples, que si les meilleurs des sphères de pouvoir la choisissent d’emblée par passion au détriment de leur nation. Sans quoi, l’alambiqué Meccano des Monnet, Schuman et autres Gasperi n’est qu’une médiocre supercherie, une menterie supplémentaire des démocraties. Il indisposera, au fil des mandats, comme une usurpation de la souveraineté des nations.

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