mardi 9 décembre 2008

Buren que j'aime

Les colonnes zébrées du plasticien Daniel Buren animent joyeusement le site majestueux du Palais-Royal. Les enfants sautillent d'un cylindre à l'autre comme une nuée d'oiseaux voltigent dans les branchages. L'artiste iconoclaste a cassé la solennité du lieu. Ces volumes que l'esprit d'enfance s'approprie comme un terrain de jeu évoquent la fraîcheur d'une pluie de confettis blanc et noir. La beauté classique s'est enrichie d'un voisinage de troncs coupés, de crayons taillés, à striures de code-barres. Daniel Buren donne au jardin une hospitalité nouvelle, une allure de jeu de marelle, le pépiement allègre des insouciances juvéniles. 
J'ignore si l'oeuvre de Buren est en péril, faute des soins nécessaires à sa riante pérennité. Je sais par contre qu'elle enchante les promeneurs aux abords de la place Colette, qu'elle fait pétiller l'air du temps, qu'elle agrémente la dérive vagabonde des marcheurs du dimanche. A côté de la réussite de Buren, la lourdingue pyramide de Pei fichée dans la cour du Louvre est une griffure inutile sur le visage de Paris. On dirait une soucoupe volante atterrie en catastrophe sur le parvis d'une civilisation ennemie.

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