mercredi 10 décembre 2008
Fer rouge
Werner Herzog est à Beaubourg. On voit ses films. Je me souviens d'un dimanche glacial à Düsseldorf. Dans ma chambre d'étudiant, je regarde la télévision. Je suis ébloui par le spectacle. Werner Herzog, alors sauteur à skis, filme les gestes de son métier à risques. Ces grands oiseaux humains qui planent sur la neige n'ont pas quitté ma mémoire. Le cinéaste communique par l'image l'étourdissant vertige, fait ressentir au plus près cette plongée vers l'abîme des grands brûlés de la spatule. Ces aventuriers sont des forcenés inguérissables qui gravissent l'échelle du monde, recommencent la genèse du vol, redécouvrent l'aurore du premier bond, s'élancent dans le vide comme des fous de Dieu. Ce sont des anges en combinaison de cosmonautes. Werner Herzog percute en pleine figure la sauvage beauté d'un monde grandeur nature. Il ne recolle pas les morceaux, les fragments de poésie. Sa pellicule est une sorte de fer rouge.
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