lundi 8 décembre 2008

Miss PS

On le savait depuis des lustres que les filles étaient les premières de la classe, que les garçons chahutaient ou souffraient d'un poil dans la main. Presque le même jour, on a tressé des lauriers, décerné des couronnes à des femmes méritantes. Miss PS et Miss France ont squatté notre imaginaire. La belle Chloé s'est débarrassée de ses dauphines pendant que Martine distançait Ségolène d'un cheveu. Bref, les femmes trustent les bons points. Les voix des hommes les départagent. Ces braves garçons un peu lourdauds regardent le match, arbitrent la querelle des filles. Martine est émue par le sort de la vaincue. Elle lui tend la main comme à une noyée. Ségolène gare sa joue, craint le baiser empoisonné. Les filles parodient les vieux sketches des garçons -  la chamaillerie Jospin/Fabius en terminale quand elles découvraient toutes deux  le latin en sixième, les crasses Villepin/Sarkozy du bahut d'en face, les escarmouches préparatoires Copé/Bertrand, la guignolade Chirac/Balladur, les guéguerres Giscard/Chirac et Mitterrand/Rocard du siècle dernier. Martine et Ségolène veulent être premières toutes seules. Et dans toutes les disciplines, du parti et du pays. Elles font juste l'impasse sur le prix de bonne camaraderie, matière à faible coefficient, voire facultative comme à l'Ena. 

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