mercredi 3 décembre 2008

Vie et mort du senior

Reste à régler, en ce début de vingt-et-unième siècle, la question sociale, quasi humanitaire, de ces troupeaux de vieux sans avenir. Ces pauvres hères n'ont vraiment plus rien pour plaire. Leur pathétique mémoire récite un vieux disque, tourne en rond entre deux roupillons. Elle les adosse au passé. Avant les prouesses de la médecine, les vieux tromblons survivants des fléaux étaient considérés comme des dieux peu nombreux. On les honorait comme des guerriers intouchables. Or le succès des nouveaux rebouteux a multiplié les stocks de vieux au point d'en déprécier la valeur. On a découvert le pot aux roses: le grand sorcier ridé n'était qu'un imposteur. Depuis lors, on se débarrasse du senior comme d'un poids mort.

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