lundi 8 décembre 2008

Mandiargues

Mandiargues va avoir cent ans au milieu des petites bêtes. Je le lis pour de vrai de manière si rare. Mandiargues m'a saisi par le coude dans les ruelles de Barcelone. J'ai senti que La Marge était écrit au plus près des bruits, lumières, odeurs de la ville. La nuit catalane se dévoilait à la cadence des pages. Il faut s'aider de la voix pour mesurer la juste couleur d'une phrase, apprécier le timbrage exact des voyelles. Mandiargues enivre comme un vin à morsures mauves. La nouvelle est un sprint au soleil où les mots se déplient comme des foulées de prince. Rodogune est une fille du front de mer qui repose en guerrière au voisinage des sauvageries les plus rouges. Rodogune est une songerie mal éteinte, une sorte de beauté intacte qui cogne au visage. Le lecteur est un boxeur dans les cordes qui se rassasie de splendeur.

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