mardi 16 décembre 2008

Hommes et klaxons

Il est loin le temps où le général de Gaulle refusait d'être sonné comme un domestique par le cri strident du téléphone. Aujourd'hui, les hurlements machiniques nous rappellent à l'ordre, les miaulements d'ustensiles nous exhortent à l'obéissance. La dissonance des objets scande les heures de labeur. La cloche de la récréation des enfances d'autrefois s'est répandue dans les travaux journaliers les plus menus. Elle s'est métallisée, numérisée, intériorisée. Ces sirènes d'incendie nous réquisitionnent dans l'urgence. Les criailleries d'outils réclament une bienveillante attention, une disponibilité de laquais. Nous parlons couramment la langue des objets braillards. Notre corps se plie aux exigences de mille et une sonneries. La docilité au bruit définit le mode d'accès à la société désenchantée des hommes et des klaxons.   

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