mardi 31 décembre 2013

Deuxième semaine

La fragilité du succès se mesure à la sueur nécessitée. Chirac et Mitterrand ont souvent et largement échoués avant d'endosser le costume de président. Giscard a peu souffert. Il était né coiffé d'un bicorne. Hollande et Sarkozy, plus besogneux, n'ont pas davantage été ajournés à leur première tentative élective. Les trois sont de brefs candidats. L'onction du peuple les fait chefs de la nation à leur coup d'essai.
L'histoire de l'actuelle République enseigne que le pouvoir se conserve mieux quand on le conquiert dans la difficulté. Mitterrand est un looser méritoire dont la finale victoire l'incitera à ne pas lâcher l'étendard. Chirac, ce "cheval sans jockey", est un has been sympathique, revenu du diable joli, pour siffler la coupe, décrocher la timbale, dans le temps additionnel. Il s'appropriera en maréchal un deuxième mandat.
Giscard, Hollande et Sarkozy n'ont jamais mordu la poussière. Ils sont moins cabossés sur le seuil de l'Elysée. Les trois heureux guerriers ont ciblé leur volonté avec une économie d'épicier. Ils n'ont pas mouillé leur chemise comme le Corrézien et le Charentais dont le maillot d'arrivée était à tordre.
Chirac et Mitterrand iront jusqu'au bout, rudes au mal, meilleurs à l'endurance. La chiennerie du scrutin est imprimée dans leur chair comme le matricule du destin. Giscard et Sarkozy ont raté le doublé, faute d'estomac. Pas assez couturés ni balafrés.
A caboter dans une douceur d'été, à cultiver un art un peu trop rondouillard du pouvoir, à se contenter de la même facilité, Hollande s'emploie à déserter son petit ouvrage. Comme le Sarkozy des Hauts de Seine, comme l'Auvergnat fort en thème, il s'interdit de revenir en deuxième semaine.




Aucun commentaire: