vendredi 27 décembre 2013

Le mot de l'année

Le mot "inversion" prête à confusion. On ne sait pas par quel bout le prendre. Au pied de la lettre, sans doute. Le président croit mordicus à l'inversion. Il a chaussé ses lunettes de Noël. Il voit les hausses comme des baisses. C'est un tempérament heureux. Son lorgnon invertit les courbes.
Inversion est le mot de l'année. Fini la comédie des extravertis, Sarkozy et la guitare de Carla Bruni. Les in(tro)vertis sont donnés en modèle au pays. Ayrault rentre dans sa coquille d'escargot. Hollande se planque par discrétion.
Au siècle dernier, Marcel Proust s'intéressait lui aussi à l'inversion, tout au long de sa grandiose narration. Le baron de Charlus est la figure emblématique de l'inverti. En ces temps datés, l'inversion désignait l'homosexualité.
Hollande, qui n'est pas flou, joue sur les mots avec un bonheur fou. Avec le mariage pour tous, le président travaille dans l'inversion. Il bouscule nos us et coutumes. Les invertis, style Charlus, sont repêchés pour la cérémonie des épousailles.
En maître artisan du dictionnaire, Hollande est un chef visionnaire, sans tabou, qui fait de l'inversion le totem de la nation.

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