mercredi 16 octobre 2013

Un cri de vaincu

Flaubert ne fait pas grand mystère du ressort de son travail littéraire. Il veut séduire par la phrase. Faire luire sa griffe. Etre aimé en majesté. Il forge l'outil, le destine au souvenir de Marie. Maria ou Elisa.
A l'âge du Christ, il écrit sans hâte. Il est offusqué par Louise, blessé par sa cécité. L'épistolière rate sa sortie. Flaubert met les points sur les i. Flaubert voit clair dans ses chimères. A la Maria de ses mémoires, il obéit en soldat.
"Tu as bafoué devant moi, le dernier soir, et bafoué comme une bourgeoise, mon pauvre rêve de quinze ans en l'accusant encore une fois de n'être pas intelligent ! N'as-tu rien compris à tout ce que j'écris ? N'as-tu pas vu que toute l'ironie dont j'assaille le sentiment dans mes oeuvres, n'était qu'un cri de vaincu, à moins que ce ne soit un chant de victoire ?" (Lettre à Louise Colet, 25 février 1854).
Flaubert voit rouge. Flaubert se souvient. Il s'est fait galérien par fidélité à la grandeur du "rien".

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