vendredi 9 mai 2014

Admirable

J'ai l'impression que j'ai besoin de relire indéfiniment Proust et Flaubert jusqu'à l'impossible achèvement  de mes éblouissements. Mais Marcel est l'aîné, Gustave le cadet.
Admirable est le seul mot qui convienne pour définir l'art de Proust. Il désigne autant sa vie d'incarcéré que son genre de beauté. Dans le recueil de souvenirs de la gracile Céleste, Proust ne trouve pas d'autres syllabes pour évoquer une mère pleine de grâce.
Je sors de Flaubert comme des Baumettes. Je cherche un toit, un métier, un repère dans la société. Je saigne et je songe à Montaigne. Mais le gentilhomme m'effraie comme n'importe quel inconnu dans la rue.
Je me fourre dans Proust. J'empoigne sa phrase comme la texture d'une jupe. Il apprivoise ma liberté. Il civilise ma sauvagerie. Je suis prisonnier d'un paradis où les pommiers sont des alphabets.

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