mercredi 21 mai 2014

Un étrange rébus

Je longe de grands panneaux électoraux, vides de tout visage, aussi niaisement dégingandés qu'un champ d'éoliennes désaffectées. L'Europe est une page blanche. Morne comme un dimanche.
Le Vieux Continent manque de vent. Les girouettes de Bruxelles n'indiquent la direction d'aucun ciel.
L'Europe va à l'abattoir, faute de thuriféraires un peu gaillards, faute de bateleurs sachant raconter les histoires.
Certes, les vieux politicards sortent du placard, mentionnent Airbus ou Erasmus au rang de ses us et coutumes. Reste que le grand machin communautaire demeure un étrange rébus.
Les leaders autochtones ont décampé, débarrassé le plancher du plus lointain des scrutins. L'Europe confie son sort à des charismes d'experts-comptables. Le sourire jovial de M. Schulz et la grimace gênée de M. Juncker n'exaltent personne. Ils enquiquinent plus qu'ils ne galvanisent. Les télévisions soucieuses de publicité relèguent leurs gentilles causeries tout au bout de la nuit.

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