mardi 6 mai 2014

Marcel et Gustave

Début de printemps 1922. Ses doigts exécutent une dernière danse. Dans la nuit, s'achève une frénésie de scribe. Marcel trace trois lettres: consonne, voyelle, consonne. Il a fini sa vie. A Céleste, il confie un sourire: "Maintenant, je peux mourir". Il traînera jusqu'en novembre.
Mai 1880. A Du Camp, son compagnon d'Orient, Gustave griffonne un soulagement: "J'ai à peu près terminé mon livre; ce qui me reste est peu de chose". Il périt le huit dans le travail accompli d'un dernier manuscrit.
L'un et l'autre, à la peine, se cramponnaient à la beauté comme à un ballon d'oxygène.

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