jeudi 1 mai 2014

Les joues rouges

Inspecteur honoraire des chemins de fer. J'examine la calligraphie de l'enveloppe jaunie. Paul s'adresse à Maurice, mon grand-père. J'ai son âge et la guerre fait rage.
Je le vois, treize ans plus tard, dans son lit d'agonie, rue de Logelbach. Le drap découvre la diagonale de son corps. J'observe les fesses rouges. La lumière colle aux yeux comme l'ardeur d'un feu.
Je revois Maman, chambre trois cent vingt-cinq, les joues empourprées, colorées d'une même fièvre coquelicot. Ma vie s'insère entre deux figures d'enfer.

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