dimanche 18 mai 2014

Cette forme durable de la fatigue

La fête d'une Morte. C'est dimanche. On offre une fiole de parfum à l'Europe. La vieille dame fait cliqueter ses bracelets. Elle est pomponnée, fait sa publicité à la télé.
Elle est assise dans l'indécision, sert le thé dans son salon à ses vingt-huit nations, perd la mémoire de leurs noms.
L'ennui suinte de sa conversation. L'ennui prodigue une fatigue. L'Europe des langueurs est percluse de douleurs. L'Europe est lente à mourir. Elle est lente en tout. Ses meilleurs partisans peinent à rafraîchir ses souvenirs. Elle soliloque un argumentaire de plus jamais la guerre.
La vieille dame nous assomme. Elle provoque aujourd'hui "cette forme durable de la fatigue qu'on appelle le mépris" (Roger Nimier, "Histoire d'un amour", page 9, collection Folio).
Décerner ou non la palme à Monsieur Schulz. That is the question. Voilà une pâle et piètre motivation.
Dépêcher à Strasbourg les refusés du musée Bourbon. Encore une bonne raison de passer son tour. A chacune de ses rares sorties, l'Europe se fait siffler par la foule. On se lasse de ses castings de patronage.
Vivement qu'on passe à autre chose ! L'Europe, on l'envoie sur les roses. On fleurira sa tombe à la Saint-Glinglin, au lendemain de la Toussaint.

Aucun commentaire: