mercredi 12 juin 2013

La nécessité de plagier

Le plagiaire a besoin d'aide. Il ne s'en sort pas tout seul. Il jette un oeil mauvais sur la copie de proximité. Le plagiaire ne sait pas quoi écrire. Encore moins comment. Or il a des engagements à tenir. Il faut qu'il produise un opus bien ficelé, à intervalles réguliers, pour entretenir sa grassouillette notoriété, pour alimenter la trésorerie de Grasset.
Minc n'est pas libre avec la vérité. Il est prisonnier de la nécessité de plagier. La célébrité est une drogue qui force à recopier. L'ostentation du moi impose de chaparder l'oeuvre d'autrui. Minc publie des pages sur Bousquet déjà gribouillées.
Le rabbin Bernheim faisait de même pour qu'on l'aime. Attali aussi. Troyat, Desforges, Ardisson, Macé-Scaron et d'autres encore. Les plagiaires sont de pauvres hères. Ils ont démontré leur dépendance à l'emprunt, affiché une intoxication récurrente à la dette non remboursée. D'une certaine manière, ils sont Français. Jusqu'au bout des ongles.
Minc récidive, Grasset aussi. On ne se débarrasse pas comme ça d'un passé glorieux. Ces tacherons de l'édition sont confrontés à des pannes de création, à des trous d'imagination. Un certain dénuement intellectuel les guette. C'est pourquoi ils scribouillent à la sauvette.
Il faut les secourir dans la difficulté d'écrire. Minc devrait jouir d'un droit de tirage universel. Tout texte qui se publie tomberait naturellement dans son escarcelle. D'ailleurs, on sait déjà qu'il en userait sans se faire prier.

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