samedi 9 novembre 2013

Bêtise de l'homme

Madame Taubira s'est faite injuriée par une fillette. L'invective, dans la bouche de l'enfant, traduit une antipathie, un sentiment d'hostilité.
Traiter l'homme d'animal est signe d'animosité. Dans le bestiaire des insultes ordinaires, figure "chienne" souvent proférée à l'endroit de la femme adultère. L'homme aux excès sexuels est taxé de "porc". Jadis, l'adversaire idéologique était qualifié de "hyène". On décernait même des brevets de "hyène dactylographe". Les maoïstes appréciaient  volontiers "tigre de papier".
Aujourd'hui on déconsidère l'enfant dès lors qu'on l'exhorte à cesser ses "bêtises" ou d'arrêter ses "singeries".
Bref, le mot "guenon" salit la dignité de Madame Taubira. Or l'homme et le singe sont assez semblables. Foi de paléoantropologue. Dans "Qu'est-ce que l'humain ?" (Le Pommier, 2003), Pascal Picq, maître de conférences au Collège de France, écrit: "La famille des hominidés se compose des grands singes africains: gorilles, chimpanzés, bonobos et hommes".
Dans une déclaration récente au Canada, il précisait: "L'homme fait partie de l'ordre des primates, et plus particulièrement d'une grosse partie des primates qu'on appelle les singes. L'homme ne descend pas du singe, nous sommes des singes".
Inutile de monter sur ses grands chevaux. On parle de racisme à tort et à travers. Est raciste celui qui prétend que la couleur de peau hiérarchise la condition humaine. Est raciste celui qui dénie l'égalité de dignité des hommes, selon qu'ils soient de chair pâle ou foncée. Le racisme distingue une sous-humanité, au seul motif d'une peau teintée, blanchie, différenciée. A ne pas confondre avec la banale invective.


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