mardi 19 novembre 2013

La fable de l'idéologie

Une vie de photographe. Arrêt sur image. Le tireur à baskets vertes a suspendu le cours d'un destin. Visages décomposés, coups de mentons d'une délégation de ministres au siège de Libération.
On bâcle une sympathie rapide à l'endroit de la victime. On s'appesantit sur des concepts. La liberté de l'information est menacée. Le quotidien soixante-huitard mérite une solidarité anti-salopards.
Moins emblématique dans l'inconscient progressiste, moins porteur des bonnes valeurs, le média BFM TV ne jouit pas des mêmes gâteries. Pas de discours solennel des édiles locaux, pas un mot.
On se tait comme si on enterrait Gérard de Villiers, romancier trop populaire. Le silence affiche ses préférences.
Le braqueur fou est prétexte à de pieuses déclamations. Le pouvoir fait les gros yeux. Il invente un péril pour mieux s'observer dans la glace. Il politise un fait divers, fabrique une frousse, exhorte au sursaut démocratique. L'idéologie se saisit de la fable jolie.
Je chasse le nuage de fumée. Je vois quoi ? Un repris de justice fait usage de son arme. La police est à ses trousses. Un homme hésite entre la vie et la mort.



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