jeudi 5 janvier 2012

Bois de brûlure

J'erre dans la maison à la recherche de souvenirs. Pas un craquement de parquet qui ne soit écho d'une mémoire. Je gravis les marches à mêmes taches brunes que les masques de vieillards.
Je sens la charge du pas sur le bois de brûlure. J'écoute le bruit des choses plus que je ne cause à l'oubli et à la géographie. Le quadrillage des rides estampille le front d'un gaillard de la paysannerie. La mémoire grince comme une armoire à confitures.
Je dégringole l'escalier de pierre comme un gardien achève sa ronde sur la terre. A main gauche, les Bateaux, bleu, blanc, rouge, sont la proie du soleil, sont les rois de lumière. Staël s'attable à côté de Vermeer. Delft se déploie devant moi. La nappe n'est plus orange depuis longtemps. Je m'embrouille la tête avec le Brouilly de fête. Les toiles se mélangent. Maman se tord dans l'espace. Sans équilibre, la marche est une escalade de terrain plat.

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