mercredi 25 janvier 2012

Le roi Ronet

Doigts devant soi qui ratent l'infini. Destin déjanté d'une maison de santé. Drieu raconte sa mort velléitaire. Drieu est odieux à ses propres yeux. Sa main dessine dans le vide une image féminine.
Il ne s'approprie pas même une prière, le sourire des viveurs. Maurice Ronet traîne à longueur de temps ses regards mendiants. Il règne sur le film de Malle en seigneur sans médaille. C'est la dernière escale d'un clandestin. Ronet se désaisit de la vie par la fantaisie de l'oubli. Il marche à côté des rails, parallèle à sa fêlure. Maurice Ronet, d'avant sa cicatrice sur la joue, taillade ses nuits d'algarade, se hisse au sommet de l'impasse.
On croise pas mal de comédiens trop bien pour mourir. Les bitures d'Alain préfigurent la déconfiture de Pierre. Drieu donne ses yeux bleus à la littérature. Ronet est dans le secret du dernier roi désenchanté. Mieux qu'un oscar, il mérite un regard. Le glorieux anonymat troue la mémoire du cinéma.

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