jeudi 26 février 2015

Le sermon sur la montagne

La Bible de Jérusalem me laisse en panne. Au bord d'un gouffre. Jésus enseigne à ses disciples: "Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements".
Je n'imagine pas Dieu comme ça, maître chanteur ou père fouettard. Or Matthieu nous communique une parole divine, calquée sur une réciprocité très humaine. Les mots de Jésus valident une symétrie d'attitude, un mimétisme de conduite qui se situe dans le droit fil d'un "oeil pour oeil, dent pour dent" dont le Fils de Dieu vient précisément interrompre le cycle de violence.
Je bute sur un gros caillou. La contradiction éprouve ma raison. Le sermon sur la montagne nécessite de solides crampons. Chemin faisant, page suivante, je confie mon tourment à la douce Providence. Jésus n'est pas très ami avec la Fourmi. La Cigale insoucieuse jouit d'une foi merveilleuse. "Ne vous inquiétez donc pas du lendemain: demain s'inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine". Je suis rasséréné, je me sens plus léger. Je goûte un vent de liberté.

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