vendredi 27 février 2015

Le stagiaire du gouvernement

Claquer des portes, serrer des mains, sourire, recentrer sa cravate, demander si ça va. La péniche de Bercy est arrivée. Le monsieur de l'économie est servi. Il enjambe la passerelle, s'affale dans la gondole, salue les bateaux-mouches.
Il joue de son regard comme d'une guitare. Sa fixité est gage de liberté. Elle verrouille un fou rire. Elle dissuade d'en pénétrer l'arrière-pensée. C'est un fils de Boris Vian, sans la slave poésie et la rosse mélancolie.
Il endosse une urgence en guise de nonchalance. La vanité est sa fausse naïveté. Macron tourne rond, bien rasé, bien né, toujours prompt. C'est un loup carnassier, un loulou de beaux quartiers. A la Borloo.
De Giscard bambin, de Gaulle clinicien disait: "Il ne sait pas que l'Histoire est tragique".
Le stagiaire du gouvernement a des fourmis dans les jambes, un toupet de commissaire, une tendresse pour sa pomme. Sa faiblesse est de s'aimer en premier, de prendre plaisir de lui-même. Il ne doute de rien, n'a pas froid aux yeux, croit en son étoile. Il est de son temps comme un roman de Morand. Il ignore comme un vieux président d'Auvergne qu'il n'est pas Maupassant.

Aucun commentaire: