mardi 3 février 2015

Temps de charlatan

Tapie est précis quand il définit la menterie: "Si j'ai menti, c'est de bonne foi". La lèvre de bateleur est de nature menteuse. Sa duplicité est une forme de sincérité. Tapie fait corps avec une fausseté qui tord la vérité. Tapie, phénomène de société, est une allégorie de la publicité. Il est notre grand homme.
Pigasse, homme du Monde, est le banquier complice de Tsipras. Avant la gloire de Syriza, Pigasse fustigea le funambulisme du Grec, provocateur de krach.
Mais le pouvoir intimide le libre commentaire. Mais l'argent adoucit le raisonnable jugement. Un même bagout sans répit impressionne une vox populi, fragile d'esprit.
Déesse Ka, jadis anonyme prof de fac, engrangea sur sa bonne mine une renommée de Paganini de l'économie. Il n'était pas Barre. Point barre. Un malentendu courut les rues. Sa légende figurait sur les vitraux des journaux.
Les coups de menton de télévision - Valls excelle dans l'exercice de feinte querelle - contribuent à l'autoritaire commercialisation d'une contrefaçon. La communication réussie fourgue un produit de mauvaise manière, de mauvaise compagnie.
Le rythme d'une phrase vient en marchant dans les champs. J'interroge sur le temps, un gars du coin, un paysan:
- Va faire meilleur, un peu ?
- Non. Temps de voleur. Pas mieux.
- Temps d'assassin ? Comme le disait l'Arthur, l'Abyssin ?
- Non. Temps de charlatan. Temps d'après le grand Charles.

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