jeudi 19 février 2015

Messaggini

Je suis sauvé par le gong d'un mail. Les voix des morts se chevauchent dans les veines de mon corps. J'entends l'un: "Elle n'est pas très jojo". Et l'autre: "Il ne casse pas trois pattes à un canard".
Gabriel Matzneff, qui regarde la fin venir, songe à ranger ses pinceaux, à laver ses doigts noirs. Matzneff, de son bouquin Gallimard, sort sain et sauf. L'art sans galimatias est un vêtement d'apparat. Une joie rare.
Au hasard d'un plaisir, à la faveur d'une pensée pire, l'amant de Géraldine confesse, les yeux en face: "Je suis un contemplatif, synonyme élégant, religieux de paresseux. Ou de nihiliste".
Le styliste vieilli lit l'abbé Galiani, ses messaggini d'Italie. A Madame d'Epinay, native de Valenciennes, le Napolitain murmure: "Restons dans le délire de la gloire humaine".

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