lundi 16 février 2015

Sans additif d'adjectif

C'est l'adjectif qui donne la couleur. Le verbe et le nom se cantonnent au dessin. Virer l'épithète de sa tête est une élégance d'esthète. La belle lumière ne s'échappe alors que du jeu des voyelles. Faute de quoi, la phrase arasée, sans additif d'adjectif, est un bois sec, une pingrerie, un corps chétif.
La grande tradition chasse l'épithète comme un métèque, squatteur de texte. Or j'aime d'une phrase ses bonnes joues comme d'un arbre épanoui son surcroît de gros fruits. Je balance entre songe et mensonge. J'hésite entre deux paroles dites. A vrai dire, j'admire la rigueur d'artiste, la raideur janséniste du cristal monacal.

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