jeudi 2 mai 2013

Le bar de Godard

La nature a fracturé sa serrure. J'ai vidé ma tête d'un souci d'esthète, vieux de trois décennies. Je regarde le film. Les mots clairsemés se sont rembobinés. Bon Albert a recueilli le petit bois de prière, conservé le fagot pour les mois d'hiver.
Je suis le psautier d'un texte rouge expédié par postier. C'est un format paroissial qui tend sa nuque à l'infidèle. Je lis les mots du délit, les minces fragments du récit. L'ouvrage d'Aubrac sort de fabrique.
En ce matin féroce, j'actionne le juke-box. Je vois Ferrat, à côté de sa voix, s'écoutant content, dans un bar de Godard. Je touche la page comme on frôle un  rivage.

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