vendredi 17 mai 2013

Le pestiféré de l'Elysée

La politique est une religion à risques. Elle s'interdit l'au-delà. Son paradis est ici. Mais pas maintenant. Hollande ajourne les lendemains qui chantent. Nous fait poireauter cent sept ans à la station récession.
L'embellie de la croissance est attendue comme jadis l'avénement du communisme. Aux prochaines jonquilles.
Les ministres assis ont écouté bouche bée le président debout dont le mot offensive sifflait dans les gencives.
Moi, j'ai tendu l'oreille à l'évocation d'un fait divers, école de la rue Cler. Le chef de la patrie s'est attendri sur les enfants meurtris, a témoigné aux personnels et parentèles une sympathie à front uni.
Ficelle politique que la corde sensible. La compassion du coeur sur la main ne mange pas de pain. Elle se tait sur le désespéré. Hollande, en bon professionnel, s'adresse aux cibles électorales. Sans doute le suicidé du hall d'école n'était-il pas digne du minimum syndical d'humanité.
Car le président ému ne dit mot sur le sort de l'homme qui se tue. Il fait l'impasse sur le désarroi d'un rebut de la société, pestiféré du discours de l'Elysée.

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