jeudi 9 mai 2013

Mes soldats

Je me penche sur des rectangles de papier blanc. Je consulte un vieux carnet où j'ai griffonné des adresses. J'en déchiffre la graphie dont la trace a pâli. J'écris des noms de rue sur des enveloppes perdues.
J'ouvre le livre rouge à sa page de départ. Je taille des mots précis, en fignole le ressenti, m'applique au dessin des voyelles. La pile paroissiale s'amenuise, dégringole d'un étage. Un petit soleil en zèbre l'incarnat. Je me défais de mes soldats.
Je bénis un à un les chefs de maquis. Une dernière fois, je tapote leur joue rouge. J'absous les textes déserteurs désormais à merci d'une sacoche de facteur.

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