mercredi 30 janvier 2013

Les joues rouges

C'est un acte d'amour que de courir sous la pluie, place Marcellin Berthelot. La salle est bondée. Les désoeuvrés questionnent une oeuvre sans en saisir le secret. Ils se coudoient dans l'amitié nombreuse d'une infériorité. La médiocrité bavarde supplée le défaut de courage.
Compagnon est un brave garçon. Un érudit, un type poli, un professeur de mièvreries. Son soulier glisse sur la paroi. Albertine luit à la cime des neiges assassines. Le pion de collège ne recueille qu'éboulis de courtoisie. Proust est une brûlure de littérature.
"J'appuie tendrement mes joues contre les belles joues de l'oreiller, qui pleines et fraîches sont comme les joues de notre enfance". La vie de Marcel s'arrête au goût des pommettes. Je voudrais relire la première page, retrouver la candeur d'un début d'historiette.

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