jeudi 31 janvier 2013

Cassez pas le matériel !

Les paradis sont perdus. Les paradis sont toujours perdus d'avance. Il faut tirer un trait sur les causes désespérées quoique des fragments de gaieté trottent dans la tête.
Le jardinet des voluptés est rayé des projets. Car le jardin des merveilles est un soleil loin derrière qu'on a quitté pour l'hiver.
L'avenir fait ses dents à longueur de présent. A moins de mentir sur la marchandise, il situe les paradis dans son dos, hors des convoitises.
L'intime enclos de Mésopotamie est une curiosité d'histoire, une délicieuse vieillerie rangée dans un coin de mémoire. Je fonce tombeau ouvert sur l'autoroute à l'envers.
Les paradis ne sont pas d'ici. On ne les identifie que parce qu'on les fuit. On les égare toujours quelque part. Inutile de rebrousser chemin: ils n'appartiennent à aucun lendemain.
L'architecte empoigne la porte. "Cassez pas le matériel !". Je parle couramment ma langue paternelle. Je me souviens de mots qui ne sont pas les miens. L'ironie flirte avec l'acrimonie. L'architecte décontenancé ne sait sur quel pied danser. Il bredouille un petit murmure au voisinage du bruit d'ascenseur.

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